vendredi 6 juillet 2007

Another day that I can't find my head
My feet don't look like they're my own
I'll try and find the floor below to stand
And I hope I reach it once again

Juste vu "Indigènes". Un bon film sur la connerie militaire. J'en suis sorti avec une émotion familière, difficile à décrire. Un sorte de sourire intérieur devant l'absurdité de tout ça...entre les pleurs et le rire désabusé. Et Norah Jones n'aide pas.
Finalement, c'est peut être comme ça que je me sens le mieux. Je n'attends plus rien, plus rien ne m'atteins. Je me dis que finalement, non, la vie n'est pas belle. Et c'est aussi bien comme ça. La vie n'est rien, c'est à nous d'en faire quelque chose.
C'est l'état d'esprit que j'ai toujours atteint lors de discussion profondes et pseudo philosophiques, où j'ai réussi à démoraliser tout le monde. Pour moi la vie n'a ni sens, ni but, ni direction.
Un texte que j'avais écrit il y a quelque mois résume assez bien tout ça. Je colle.

Face à la dure réalité que n'importe quel être humain, tant au plan biologique qu'au plan logique, n'a pas la moindre valeur objective, deux attitudes sont possibles. On peut recouvrir sa tête de cendre et décréter la vanité de tout effort et de toute action, sombrer dans le fatalisme et l'indifférence.

On peut aussi se dire la chose suivante : je ne suis PAS rien. Je suis infinitésimal, certes. Mais j'existe et je pense. Ma lutte est perdue d'avance, je retournerais à la cendre, soit. Et alors ?

Soyons perdants, mais soyons au moins magnifique. La morgue, le dédain, le cynisme...rien n'a d'importance réelle. Mais pour moi, de mon microscopique et ridicule point de vue, certaines choses en ont. Sachant que c'est vide de sens, sachant que nous sommes voués à l'échec, je choisis de ne pas baisser les bras. J'existe, et je me bat. Pour moi, pour une idée, peu importe laquelle.

Il faut faire semblant d'y croire. Avec toute la distance possible, toute l'ironie qu'on peut y mettre, je choisis de me battre.

Ce texte n'est rien, relativement. Mais pour moi, il est la chose la plus importante qui soit. Je choisis, et peu importe si c'est vrai où non, si je suis libre où pas, je choisis de continuer. Le fatalisme n'est pas une issue, et le désespoir ne mène pas où je veux aller.

Affronter la vie avec un sourire qui dit aux autres : JE m'en fous. JE suis la personne la plus importante du monde, de mon monde. Allez vous faire foutre. Vous êtes tellement insignifiants, tellement gonflés de votre importance, sans le moindre recul sur votre vie...je me fous de tout et je ris de vous. Je fais ce que je peux, je bricole. J'ai conscience de ma fragilité, de mon échec inéluctable au final, mais je reste debout, sourire au lèvre. Insolent, hâbleur ; je ne me voile pas les yeux. Mon cynisme est la vision que je veut avoir du monde, c'est mon armure contre l'échec, contre la facilité du laisser-aller. Il n'est pas destructeur, il n'est pas protecteur, il est le résultat d'un constat : rien n'a d'importance. Il n'y a pas de plan, pas de dessein autres que les miens.

Ma valeur est nulle, du point de vue des étoiles, je ne suis rien. Je dis que ce constat n'est pas négatif : il m'offre toute la liberté dont je suis capable. Je ne vaut rien, donc je vaux ce que je veux. Et je ris de la vanité de mes propres efforts...mais je reste debout et j'agit toujours.

Faire face. Je tomberais, mais je tomberais en riant. Peu importe, au final, le résultat est le même pour tous, mais j'aurais gagné cet avantage, insignifiant et pourtant tellement important :

je perdrais avec superbe.

Je suis un perdant magnifique.

Et si je vous parait grandiloquent, sachez que je suis d'accord avec vous, mais mieux vaut le ridicule que l'anonymat.

Vivez, souriez, pleurez. Soyez vivant, et faites semblant d'y croire.